La tête remplie de couleurs froides et intenses, nous avons quitté la sublime Patagonie argentine pour l’étonnante Patagonie chilienne. Et cette transition ne s’est pas faite en un jour. Nous avons en effet décidé de réaliser notre premier passage de frontière en autonomie, découvrant à nos dépends la réalité de la corruption chilienne. C’est donc après 2 jours de marche et un trajet en ferry plutôt incertain que nous foulons enfin la mythique Carretera Austral.

De El Chalten à Villa O’Higgins, comment traverser la frontière ?
Savez-vous qu’il existe en Patagonie un chemin de randonnée permettant de traverser une frontière en autonomie ? Nous en avons vécu la fabuleuse expérience et sommes aujourd’hui ravis de pouvoir la partager dans les moindres détails.

La Carretera Austral, c’est le nom donné à la route 7 qui parcourt le sud du Chili. Ses 1 240 km permettent de relier la ville de Puerto Montt à celle de Villa O’Higgins en traversant une large partie de la Patagonie. Elle est également connue sous le nom de Sentier Général (dictateur) Pinochet puisque ce dernier en est à l’origine. Il y a encore 40 ans, toute cette région nommée Aysen n’était accessible que depuis l’Argentine. Les liens entre cette zone isolée et le pays voisins avaient donc tendance à s’intensifier, ce qui n’était pas au goût du gouvernement chilien de l’époque. C’est ainsi qu’a été prise la décision d’instaurer une nouvelle voie de communication désenclavant le sud du pays. Des milliers de soldats ont alors œuvré en faveur de ce projet surdimensionné qui s’avère être le plus coûteux du siècle passé au Chili. Et pour cause ! Cet axe encore inachevé traverse entre autres des lacs, des fjords, des cols de montagnes et une grande variété de roches. Une diversité de paysages qui en fait la richesse, et par conséquent, la célébrité.

Villa O’Higgins

En voilà une ville qui se mérite ! Si tant est que l'on puisse parler de ville. Cette communauté d’environ 600 habitants s’avère particulièrement enclavée et dispose d’un nombre d’infrastructures plutôt limité. Alors que la première ville au sud (El Chalten) se trouve de l’autre côté du lac et à 2 jours de marche, le premier village au nord (Cochrane) se situe à environ 8 heures de route.

On découvre avec étonnement la popularité de ce lieu si isolé. En effet, le village n’est autre que la dernière ville de la Carretera Austral et c’est ce qui semble en faire toute l’attractivité. Un panneau trône d’ailleurs fièrement près de l’embarcadère, mettant en avant ce positionnement emblématique. Trop occupés à lutter contre la fatigue et le froid, nous manquons malheureusement cette insolite (et unique) attraction.

Une navette nous conduit au coeur du village. Il est 9 heures et le petit-déjeuner se fait attendre. Alors que nous poussons la porte du restaurant Las Leones une étonnante affiche nous apparait, arborant les délicieuses lettres du mot « raclette ». C’est à se demander si nous ne sommes pas en proies à des hallucinations. Alors que nos papilles s’affolent, nous faisons la rencontre des propriétaires des lieux : un couple de restaurateurs français, originaires du Doubs. Malgré leurs explications, on a vraiment du mal à conceptualiser ce puissant désir d’isolement. En revanche on envisage sans difficulté l’idée d’une raclette en guise de petit déjeuner ! Les saveurs françaises nous semblent lointaine mais nous mettons notre chauvinisme de côté pour profiter de ce plaisir inattendu.

Le ventre plein, nous rejoignons El Mosco, un camping qui dispose également d’hébergements en durs. Nous saisissons cette opportunité, profitant ainsi d’une nuit en intérieur, d’une douche chaude et d’un salon partagé où il fait bon vivre. Ça faisait longtemps ! On y retrouve également Anne, une voyageuse en solitaire que nous avions rencontrés lors du passage de la frontière.

El Mosco : 12 000 CLP par nuit et par personne en dortoirs
Las Leones : 23 000 CLP pour une raclette deux personnes

Caleta Tortel

On se rend vite à l’évidence : quitter Villa O’Higgins en stop relève d'une mission impossible. Les locaux nous recommandent d'ailleurs d'opter pour les transports en commun au moins jusqu'à la ville de Cochrane, située plus au nord. Nous suivons leurs conseils et rejoignons Caleta Tortel en bus.

Créée en 1955 pour l'exploitation de ses cyprès, la commune compte aujourd'hui 300 habitants et est reliée à la Carretera Austral depuis 2003 seulement.
Dans ce village bâtit sur pilotis, la circulation s'effectue à pied. Un immense ponton encercle les quelques habitations qui font face aux fjords. Nous l’empruntons sur son intégralité, longeant les édifices de bois qui font le charme du lieu. L’humidité et la brume planant sur les hauteurs ne font qu’accentuer cette sensation d’isolement. On dirait que le vert des collines se reflète dans l’eau, accompagné d’une obscurité aussi légère qu’omniprésente. Ça donne une sensation de monde à part, une sorte d’ambiance féerique de fin du monde, à la fois belle et étonnante. Un crochet surprenant qui participe à la richesse de la Carretera.

Bus Villa O’Higgins – Caleta Tortel : 4 000 CLP par personne
Conseil : munissez-vous de pesos. Ici tout se paie en liquide et il n’existe pas de distributeur à billets.

Cochrane

Notre arrivée à Cochrane marque un retour très attendu à la civilisation. On redécouvre notamment les joies d’internet, le goût des aliments non lyophilisés et l’existence de banques. La carte bancaire étant ici peu acceptée, le retrait de pesos chilien nous assure la possibilité de pouvoir manger et dormir correctement, ce qui n’est pas négligeable. Ce village de 3 000 habitants n’a rien d’exceptionnel à offrir si ce n’est du bon temps et en l’occurrence du soleil ! On profite donc de cette météo clémente pour reprendre des forces et se remettre à randonner.

Notre camping étant situé à quelques kilomètres seulement du Parc National Tamango, nous optons pour une boucle de deux jours au cœur de celui-ci. Le circuit, visiblement peu emprunté, longe le lac à l’aller et traverse les hauteurs de la forêt sur le retour. Cependant, le parcours s’avère très éprouvant et pour la première fois depuis notre départ, nous prenons peu de plaisir à fouler un sentier. Il s’agit d’un enchaînement de montées et de descentes sans grande diversité auquel nous étions de toute évidence mal préparés. La difficulté du parcours est également accentuée par la chaleur, les plantes épineuses qui nous abîment peaux et vêtements sur des kilomètres mais surtout les « tabanos » (taons). Ces grosses mouches piquantes nous suivent par dizaines et finissent clairement par prendre l’ascendant psychologique.

Heureusement, le panorama visible depuis les hauteurs vient contrebalancer ces désagréments, tout comme l’agréable point d’arrivée de cette marche éreintante. Voici venu le moment de déposer les sacs et de profiter du coucher du soleil derrière les montagnes, les pieds dans l’eau. Un carré de pelouse aplatit près du lac indique que nous ne sommes pas les premiers à y déplier la tente. Nous voilà seuls, au bord du lac Cochrane, prêts à passer l’une des nuits les plus reposantes de notre séjour. Je ne peux m’empêcher de penser qu’avec une telle météo, nous aurions dû prévoir davantage de nourriture et profiter de ce cadre un jour de plus. Les bruits de la forêt accompagnent notre réveil. Le temps est venu de reprendre le chemin de la ville, les yeux rivés sur le lac et ses nuances de bleu.

Bus Caleta Tortel – Cochrane : 8 000 CLP par personne
Camping Cochrane : 6 000 CLP par nuit et par personne en refuge, 5 000 en camping
Entrée Parc Tamango : 8 000 CLP (camping gratuit dans le parc)
Sabores de Patagonia : menu du jour à 5 000 CLP (excellent et copieux, peut se partager à deux)

Puerto Rio Tranquilo

A l’image de la grande majorité des voyageurs qui parcourent la Carretera Austral, Puerto Rio Tranquilo est haut placé sur la liste de nos envies. On s’y rend à toute vitesse, pris en stop par un ancien pilote de rallye aujourd’hui devenu... professeur de pêche à la mouche. Décidement, ce voyage ne cesse d'élargir nos possibilités de reconversions !
Après deux bonnes heures de drifts et quelques jolies pointes de vitesse, nous surplombons enfin l’immense et somptueux lac General Carrera / Buenos Aires. Il s'agit du deuxième plus grand lac d’Amérique du Sud et son positionnement frontalier lui vaut deux noms bien distincts : le premier si vous le mentionnez au Chili, et le second si vous l’évoquez en Argentine. Aurais-je oublié de préciser que les deux pays ont du mal à s’entendre ?

Trêves d’enfantillages, si nous sommes ici aujourd’hui, c’est pour découvrir les célèbres Cuevas de Marmol (caves de marbre). En effet, les 400 habitants qui peuplent le minuscule village vivent du tourisme et plus précisément d’excursions au contact de ces merveilles de la nature. Contrairement à ce que laisse penser la traduction littérale, il ne s’agit pas réellement de marbre mais de carbonate de calcium sculpté par l’érosion du lac. Le bleu de ce dernier se reflète dans la clarté des formations minérales, variant au gré de la météo et de l’orientation du soleil.

Nous décidons de louer des kayaks et rejoignons notre moniteur de bon matin. Après un rapide briefing, nous enfilons la jupe de notre embarcation double et partons à l’aventure. Décidément, il y a de ces réveils qui en valent la peine ! Nous passons environ 1h30 sur le lac, découvrant tour à tour la chapelle, la cathédrale et la grotte de marbre. Alors que les deux premières tiennent mystérieusement en équilibre, nous traversons la dernière avec l’autorisation de l’effleurer du doigt. La texture des parois est si lisse, si douce... sans parler des sensations visuelles et acoustiques étonnantes qui nous submergent lorsqu’on se retrouve à l’intérieur. Il s’agit sans nul doute de l’activité la plus éblouissante que nous ayons vécue depuis le début de notre séjour.

Le lac est si calme, pas un brin de vent ne se profile à l’horizon. Il en est presque difficile d’imaginer que l’activité peut être annulée pour cause météorologique. Et pourtant ! C’est ici que Douglas Tompkins (co-fondateur de la marque The North Face) perdit la vie en 2015. Une mauvaise météo, une vague de trop, une eau à 4°c et une hypothermie à la clé. Autant vous dire qu’on n’a pas envisagé une seule seconde de renverser le kayak pour s’amuser. Le soleil a beau taper, on ne ferait pas long feu dans le joli lac bleu.
Apaisés par le calme et la beauté de cette excursion, nous remontons au village pour boucler nos sac à dos. On y fait la rencontre de 3 français qui proposent de nous déposer 215 kilomètres plus loin, à Coyhaique.

Camping Don Manuel : 4 000 CLP par nuit et par personne
Excursion Cuevas de Marmol : 40 000 en kayak (facilement négociable à 30 000), 10 000 à 20 000 en bateau.
Conseil : si vous optez pour le kayak l’idéal est de partir le plus tôt possible, vers 8h : meilleure lumière, meilleure météo, pas de bruits de bateaux à moteur.
La Provençale : excellent food-truck franco-chilien. 15 000 CLP pour un plat de pâtes, une crêpe salée, deux crêpes sucrées, deux chocolats chauds.
Ruta Sur : food-truck noir à l’entrée du village qui sert la meilleure chorillana que nous ayons goûtée (spécialité chilienne à base de frites, légumes assaisonnés, viande et œuf au plat)

Coyhaique

Une nouvelle chouette expérience d’auto-stop vient s’ajouter à notre palmarès. Malgré la monotonie de la piste, on s’accorde tous les 5 à dire que ces 4 heures de trajet sont passées bien vite ! Arrivant à la tombée de la nuit, on s’empresse de planter la tente dans un camping préalablement repéré avant de rejoindre nos compagnons de route à la Tropera. Cette brasserie artisanale confectionne des hamburgers-frites faits maison aussi savoureux que leurs bières. Un coup de cœur sans précédent qui nous vaudra d’y revenir deux jours plus tard.

Mais notre frustration alimentaire n’a pas fini de se faire ressentir. C’est à croire que les innombrables paquets de noodles réchauffés sur les routes patagones ont laissé quelques séquelles. Nous profitons donc d’un lendemain ensoleillé pour aller visiter le centre de Coyhaique, capitale de la région d’Aysen. On s’attarde plus précisément dans son parc, où nous nous asseyons sur la pelouse, baguette dans une main, fromage dans l’autre. Il ne s’agit pas d’un mirage, il existe bel et bien une fromagerie artisanale et une boulangerie dans le centre de la ville. Qui l’eût cru ! Cette escale sur la Carretra Austral n’est autre qu’un bonheur culinaire. Et tant mieux car pour être honnête, la ville en elle-même ne nous a pas spécialement frappée par son charme. C’est donc l’estomac bien rempli que nous tendons le pouce en direction de Puyuhuapi.

El Camping : 5 000 CLP par nuit et par personne
La Tropera : environ 8 000 pour un hamburger, des frites et une pinte.
Conseil : il est possible de randonner 4 jours au cœur du Cerro Castillo, un ensemble de montagnes dentelées situées aux abords de la ville. Seul point noir : le coût de l’entrée à 18 000 CLP.

Puyuhuapi

Positionnés à la sortie de la ville, un camionneur nous prend rapidement en stop. Il s’appelle Alvaro et il entre directement dans le top 3 de nos chauffeurs les plus tordants. Un sacré boute-en-train ! D’après le GPS, nous sommes partis pour 3 heures de route. Mais ça, c’était sans compter sur l’état de cette surprenante Carretera Austral. Fini la monotonie longiligne et la piste sèche. Place à l’humidité, au dénivelé et aux nombreux virages.

Depuis notre banquette, on a l’impression de sentir le vent ébranler le camion, ce qui fait doucement rire notre chauffeur. D’après lui, il ne s’agit pas du vent mais des 25 jeunes taureaux en voyage dans notre cargaison. Face à notre air dubitatif, il arrête le camion et nous propose de grimper sur l’un des côtés pour voir par nous-même. Ce n’est pas une blague, on se promène bien avec un troupeau de taureaux ! Quelque chose nous dit que le stop en Amérique latine n'a pas finit de nous surprendre...

Le trajet aura finalement duré le double du temps escompté mais nous avons bien rigolé ! A notre demande, Alvaro nous dépose quelques kilomètres avant l’entrée de Puyuhuapi, à l’entrée du Parc Queulat. Nous y plantons la tente au milieu de la nuit, à l’orée du bois. Nous voilà idéalement positionnés pour admirer le Ventisquero dès que le soleil se lèvera. Malheureusement, une épaisse couverture nuageuse en aura décidé autrement. Au réveil, le glacier suspendu si convoité est bien caché et les conditions ne sont pas parties pour s'améliorer.

Tant pis, nous faisons route vers Puyuhuapi, en stop et sous la pluie. A peine arrivés, nous nous installons chez Don Claudio, une petite auberge familiale qui est de très loin la plus confortable de notre voyage. Voilà quelques jours que je réclamais un week-end de repos au chaud, ça ne pouvait mieux tomber. Ici les jours se suivent et se ressemblent : grâces matinées, excellents petit-déjeuners à volonté, écriture, lecture, douches chaudes et séries dans le lit. Nous voilà ravis ! Nous bravons tout de même la pluie à deux reprises : pour rejoindre le point culminant de la ville (offrant une visibilité proche du néant) et pour essayer de faire du stop vers la prochaine étape. Un échec cuisant qui se soldera par un trajet en bus le lendemain matin, en direction de Chaiten.

Entrée Parc Queulat : 8 000 CLP (vérifiez la couverture nuageuse avant de payer votre entrée)
Don Claudio : 10 000 CLP par personne et par nuit (excellente rapport qualité/prix)

Chaiten

190 kilomètres plus tard, nous voilà à Chaiten. Il est encore tôt mais on s’empresse de planter la tente avant que le beau temps ne s’éclipse. Non sans difficulté, nous levons le pouce aux abords de la ville afin de rejoindre le volcan éponyme, à 10 kilomètres de là. Une fois n’est pas coutume, on se retrouve à l’arrière d’un pick-up. Le chauffeur nous avance sur une route longiligne dont la végétation alentours laisse présager une certaine humidité. Il nous dépose à l’entrée du parc, où démarre la randonnée qui mène à l’observatoire du volcan.
C’est parti pour 3 heures de marche(s) aller-retour, gravissant tous types d’escaliers faits de pierres et de rondins. Une manière comme une autre de se remémorer chaque petit muscle qui composent la partie inférieure de notre corps. Cela dit, le jeu en vaut la chandelle !

Nous surplombons à présent la vallée et jouissons d’une vue dégagée sur des kilomètres. Des centaines d’arbres au bois mort jonchent un pan du volcan, tandis que quelques végétaux semblent à présent renaître de leurs cendres. Nous prenons ainsi conscience de l’éruption destructrice qui a eu lieu en mai 2008 ; alors que le volcan était considéré comme éteint, celle-ci a surpris toute la population, rasant le village de Chaiten en contrebas (aujourd’hui reconstruit 3 kilomètres plus loin).

Nous voilà donc face à ce volcan actif que nous entendons gronder sous nos pieds et dont des fumeroles s’échappent encore. Ces dernières se fondent dans les nuages qui viennent d’apparaître, masquant partiellement le sommet du cratère. Quant à la couleur rouge de la terre, elle est aussi surprenante qu’esthétique. Sandwiches en main, nous contemplons longuement la scène avant de nous élancer dans la redescente de ces (trop) nombreux escaliers. Une expérience fascinante qui récompense nos efforts au-delà de nos espérances.

Bus Puyuhuapi – Chaiten : 6 000 CLP par personne (ne passe pas tous les jours)
Camping Tierra Viva : 5 000 CLP par nuit et par personne
Entrée volcan Chaiten : gratuite

A cet instant, nous commettons une petite infidélité (d'une semaine tout de même) à la Carretera Austral. Nous quittons le continent et naviguons vers l’ouest en direction de l’île de Chiloé. Amateurs de poisson, de grands espaces et de maisons colorées, le charme du Chili traditionnel vous attend !

Puerto Montt

De retour sur notre itinéraire principal, cet étonnant périple se termine. Puerto Montt est officiellement la première ville de la Carretera Austral et donc la dernière pour nous. Elle souligne nos adieux à cette chère Patagonie et marque notre retour définitif à la civilisation. Voilà bien longtemps que nous n’avions pas mis les pieds dans une si grande ville et notre étonnement s’en ressent. Les problématiques politiques chiliennes nous paraissent tout à coup bien réelles. La tension est palpable, les boutiques sont grillagées, les murs sont tagués, les infrastructures sont détruites. Notre inébranlable sérénité s’évapore au profit d’une insécurité naissante. La ville ne nous semble pas dangereuse, loin de là, mais l’atmosphère dénote vraiment de notre vécu du dernier mois. Instinctivement, nos anciennes habitudes refont surface et on se remet à surveiller nos biens du coin de l’œil.

Nous essayons de passer outre cette étrange première impression en longeant la ville côté maritime. Le golfe Seno de Reloncavi s’étend à perte de vue, embrassant le bleu du ciel. On profite du beau temps pour encourager les plus téméraires au skatepark et enchaînons sur un programme des plus capitalistes : McDonald’s, centre commercial, cinéma. Enfin parée d’une veste imperméable (c’est pas trop tôt !) et à jour sur la filmographie de Dwayne Johnson le voyage peut maintenant continuer. Et cela va s’effectuer sans grande difficulté puisque cette dernière étape nous positionne idéalement pour la suite de nos aventures. En effet, Puerto Montt n’est autre que la capitale de la province de Llanquihue, autrement dit la région des lacs. Et c’est tout bonnement vers là que l’on se dirige !

Hostel Najda : 11 000 CLP par nuit et par personne
Cinéma : 2 500 CLP par personne (le mercredi)

1 240 kilomètres de surprises

C’est ainsi que s’achèvent deux semaines de rencontres et de découvertes le long de la mythique Carretera Austral. Son atmosphère unique, ses paysages variés et ses caractéristiques géographiques étonnantes sont autant de raisons qui nous ont permis de l’apprécier à sa juste valeur. C’est un axe qui nécessite de prendre son temps dans la mesure où la « route » est particulièrement étroite et encore peu asphaltée.
Nous avons majoritairement été épargnés par la météo capricieuse et avons validé la possibilité de réaliser un tel périple en auto-stop (malgré deux « échecs » pour quitter Villa O’Higgins et Puyuhuapi). Toutefois, des bus réalisent l’intégralité des trajets que nous avons effectués. Veillez tout de même à bien vous renseigner à ce sujet, car ils ne passent pas tous les jours.

Si c’était à refaire, on retenterait probablement notre chance auprès du glacier Ventisquero et nous envisagerions sans doute la randonnée de 4 jours au cœur des montagnes du Cerro Castillo, près de Coyhaique. Mais d'ici que l'occasion se re-présente, nous poursuivons notre périple en direction du nord.

Cap sur la région des lacs et volcans !