Dakar, la capitale sénégalaise

Suite à la découverte imprévue de Lisbonne, nous avons décollé pour Dakar avec succès ! Nous nous apprêtons à passer près de 15 jours au Sénégal et allons passer une partie du voyage chez Gérard, un oncle de Guillaume.
Nous atterrissons dans la capitale sénégalaise, au nouvel aéroport Blaise Diagne, qui est finalement bien excentré de Dakar. Nous montons dans un taxis avec deux oncles de Guillaume et une amie afin de rejoindre la corniche. Nous sommes 6 dans le taxi, un gendarme nous arrête mais « comprend » que c’était compliqué de faire autrement et nous laisse donc passer sans broncher. Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple?

Au réveil, première surprise : la vue de la chambre est grandiose ! On aperçoit une grande partie de la corniche et au loin les hauts immeubles du « plateau », la partie haute de Dakar. Pour cette première journée sur le sol dakarois, nous adoptons un vrai rythme de vacances : doucement le matin, pas trop vite l’après-midi. Nous débutons donc par un long et copieux petit déjeuner face à la mer, goûtons à midi au riz à la viande, un excellent plat local, puis partons nous balader vers le plateau.

Nous débutons les visites par l’imposante église de Dakar, son orgue majestueux et sa magnifique fresque ornant la coupole principale.
Depuis la place de l’indépendance, nous pouvons voir ressortir le rouge du ministère des affaires étrangères. Malheureusement, la place qui était sans doute autrefois très belle, est aujourd’hui un peu laissée à l’abandon.

Nous marchons ensuite vers la gare de style colonial en travaux, et assistons à un spectacle étonnant. Nous sommes face à un rond point, les routes qui y mènent sont prises à contresens en fonction de l’heure afin de fluidifier le trafic (ce qui nous laisse déjà perplexe en soi), puis nous apercevons un policier qui tente de faire régner une circulation à peu près correcte autour de ce rond point. Malgré ses efforts, les voitures et scooters tournent autour dans le sens qui semble les arranger, ce qui ne pose aucun problème aux piétons qui traversent tranquillement ce capharnaüm en claquettes.

Quel ne fut pas notre soulagement en apprenant que le code de la route était le même qu’en France… on rit encore en repensant à cette scène magique!

Nous continuons notre périple jusqu’au Grand Théâtre et arrivons à la mairie de Dakar, elle aussi un peu laissée à l’abandon, malheureusement.

A la nuit tombée nous hélons un taxi afin de rentrer à l’appartement. Nous passons devant l’une des nombreuses mosquées du pays. Toutes très différentes, nous en avons vu de très belles tout au long de notre séjour. La population sénégalaise étant majoritairement musulmane, cela s’explique. Qu’importe leur couleur, leur taille, leur forme, elles semblent très bien entretenues et sont vraiment mises en valeur.

De l’autre côté de l’appartement il est possible de longer la corniche en bord de mer. Nous y trouvons une aire de jeux à la vue idyllique, des modules extérieurs pour faire du sport et le droit de traverser une quatre voies en claquettes et sans passage piéton.

Sur la totalité de notre séjour nous avons bien dû passer 3 ou 4 fois par Dakar où nous avons vécu de très bons moments en famille et où nous avons extrêmement bien mangé. Nous étions d'ailleurs tellement occupé à profiter que nous n'avons pas pensé à prendre les plats sénégalais en photo. Encore un grand merci à la famille de Guillaume pour leur accueil et leurs conseils.
Nous reviendrons très probablement dans quelques années vous rendre à nouveau visite, et espérons découvrir davantage le nord de Dakar, l’île de la Madeleine, le phare de Mamelles et toute autre merveille que Dakar pourrait cacher!

L'île de Gorée

Dès le deuxième jour de notre voyage, nous avons eu la chance de pouvoir visiter la célèbre île de Gorée. Située au large de Dakar elle représente le symbole de la traite négrière en Afrique.

Après avoir acheté un ticket aller/retour (5200 Fcfa) à l'embarcadère nous avons effectué la traversée d'environ une demie heure sous le soleil. Rapidement, nous avons pu profiter des belles couleurs chaudes de l’île (et de nos coups de soleil) depuis le pont du bateau.

Nous accostons sur une mer claire au milieu des bateaux et pirogues puis débutons notre visite. Rien que le fait de se promener dans les ruelles sablonneuses est une merveille. Les couleurs sont partout, sur les murs, les fleurs, dans les œuvres artisanales. Le lieu est magnifique.

Nous passons devant l’église de l’île puis montons jusqu’au Castel, sur les hauteurs de Gorée. Nous longeons toutes sortes d’œuvres colorées, allant des bijoux aux peintures, en passant par les sculptures et les tableaux de sable. Grandiose.

De là-haut, une vue panoramique de Dakar s’offre à nous. En suivant le chemin des baobabs, nous passons devant le mémorial Gorée-Almadies et arrivons aux célèbres canons, vestiges des guerres et du passé militaire de l'île.

Nous redescendons par l’autre côté de l’île et marchons jusqu’au musée historique. C’est ainsi que je découvre l’histoire de Gorée, île dont Guillaume m’avait tant parlée lors de son dernier séjour ici il y a une dizaine d’années.

Après un repas local, nous traversons la mairie quasi-déserte et profitons de sa vue panoramique avant d’entrer dans le tristement célèbre musée des esclaves.

Dès le rez de chaussée, l’ambiance est posée. Les « pièces » où étaient placés les esclaves sont organisées : « femmes », « enfants », « incapables momentanés »…
Ces trous sombres et bétonnés mènent jusqu’au point d’entrée d’un horrible aller sans retour : une porte ouverte sur la mer.

À l’étage, quelques panneaux nous apportent des détails sur les conditions de détention des esclaves, les mutineries organisées sur les bateaux et le respect de l’insoutenable « code noir ». Nous sommes à présent ravis de savoir que le nombre de coups de fouets était limité à 29... comme si un 30ème coup allait changer la souffrance déjà endurée ou que le 28ème était censé être supportable ? Nous rions jaune, les détails sortis de ce code sont tous plus inconcevables les uns que les autres. « Heureusement » tout de même qu’un lieu tel que ce musée est conservé et entretenu pour permettre à l’humanité de se souvenir de ce qu’il ne faut plus jamais reproduire.

Gorée est une île qui offre un réel contraste entre un climat paradisiaque rempli de couleurs et un lieu d’histoire terrible. Cet équilibre est à saluer, il donne envie de rester et d’y revenir, malgré des détails si difficiles à accepter. Nous y avons passé une journée merveilleuse et marquante.

Le Lac Rose

Lors de notre dernier passage par Dakar, nous avons décidé de nous rendre au Lac Rose. Réputé pour avoir longtemps été le lieu d'arrivée du Paris-Dakar, il se trouve à 35 km au nord de la capitale. Il doit sa couleur à une bactérie qui permet de lutter contre sa très forte concentration en sel.

Nous avons décidé de la jouer « locale » en prenant le bus pour le Lac Rose pour 200 Fcfa, au lieu de rester « entre français » dans un taxi qui en coûtait 10 000. Les sénégalais ont été d’une grande bienveillance envers nous, un peu intrigués de nous voir ici. Dans chaque bus quelqu’un venait vérifier qu’on allait bien à tel endroit, pour telle somme, à tel horaire… Nous ne regrettons pas notre choix!

En revanche, une fois au Lac Rose, 3 rabatteurs bien collants nous mettent le grappin dessus. Nous étions les seuls toubabs à arriver par le bus, alors c’était forcément très tentant. Petit point culture, le mot "toubab" désigne un étranger ou une personne à la peau claire en général (c'est d'ailleurs une déformation de "toubib").
En faisant semblant de rentrer dans le jeu des rabatteurs, nous avons découvert un petit restaurant un peu reculé "Chez Aïcha" et avons pu manger un Tiéboudiène et un Chawarma pour deux fois moins cher que le restaurant à toubabs d'en face.
Une fois pris à leur propre jeu nous les avons semés pour nous rendre en stop jusqu’au Bonaba Café. Il se situe à 2/3 km de piste de l’arrivée au Lac Rose (et non à 8h de marche dixit nos rabatteurs…).

La baignade dans le lac y est gratuite et aménagée, offrant ainsi la possibilité de se rincer à l’eau douce après y avoir flotté, ce qui est indispensable à cause de la salinité corrosive. Cette expérience de baignade était vraiment insolite, la texture du fond du lac sur laquelle on marche est vraiment étrange, entre vase et cristaux de sels. On y flotte effectivement très bien, une sensation inoubliable (qui ne doit pas durer plus de 15 minutes).

Après notre rinçage, nous avons à nouveau pratiqué le stop et sommes montés dans un pick-up pour rejoindre l’entrée du lac où nous avons trouvé les dromadaires.
Les rabatteurs du début d’après-midi nous demandaient entre 30 et 16 000 Fcfa pour un quart d’heure de dromadaire après négociations. Nous n’en avons payé que 8 000 pour une demie heure en traitant directement avec les hommes qui s’en occupaient et sans négociation.
Une fois la levée très instable de notre camélidé, nous nous sommes promenés entre les arbres pour rejoindre l’océan atlantique et son magnifique panorama brumeux, avons profité de la plage à deux mètres du sol et sommes rentrés par les dunes avec une légère sensation de montagnes russes.

Malgré le côté insolite de l’activité, et le plaisir que nous avons pris à profiter de ces magnifiques paysages dans de telles conditions, la question éthique s’est tout de même posée. A savoir que de notre courte expérience au Sénégal, les animaux ne semblaient pas être "bien" traîtés (selon notre éducation européenne). Les enfants s'amusent à mettre le feu aux chats et aux chiens, il lancent des pierres sur les oiseaux et les moutons... Bref, notre petit coeur occidental a eu du mal à passer au dessus de ce que nous perçevions comme de la maltraitance dans leur façon de "faire obéir" certains dromadaires. Mais toutes ces interrogations et ses parrallèles que nous faisons d'après nos diverses expériences sont justement l'un des buts du voyage en lui même. Découvrir, essayer d'analyser, comprendre, remettre en questions... et cela dans la plus grande ouverture d'esprit.

Je crois que pour ma part, ce premier voyage en Afrique aura été aussi enrichissant que déstabilisant, et ce n'est que le début...

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